Tout Autour des Cultures
Motifs de Régions

Les éditions régionales
du pays grassois

Préface
(Didier van Cauwelaert)

A l’âge des auteurs de ce recueil, mon seul rêve était d’être publié. Un écrivain, quel que soit son âge, n’existe que s’il est lu. J’ai dû attendre longtemps… Mais contribuer à réaliser le rêve des autres est toujours un moyen de réactiver le sien, de revivre ses débuts par procuration. J’ai aimé le talent de ces écrivains en herbe en qui je retrouvais de petits frères et sœurs (surtout des sœurs, d’ailleurs ; la parité reste à améliorer, messieurs les collégiens). J’ai aimé leur joie d’être reconnus, encouragés, primés. J’ai aimé leur fierté légitime d’avoir su entraîner des adultes dans leur jardin secret, dans leur vision du monde.

Ecrivains en herbe ? Ce qui m’a le plus frappé, dans leur travail, c’est le professionnalisme. Ce mélange d’élan et de rigueur, d’imaginaire frondeur et de respect de la langue. Le contraire de ce qui entache généralement les écrits « amateurs » de ceux qui ambitionnent surtout de voir leur nom étalé sur une couverture. Les dizaines de textes que j’ai lus étaient plus ou moins aboutis, mais ils étaient tous à la fois adroits et sincères, nécessaires et généreux, révélant toujours une âme inquiète ou curieuse, romantique ou narquoise, précoce ou nostalgique ; une âme désireuse de se construire en s’unissant au lecteur – ce double rêvé qui nous redonne vie à distance.

Merci aux enseignants qui ont su canaliser ces forces d’expression, attiser l’enthousiasme et la personnalité de chacun des auteurs. Pour écrire, il faut oser. Et pour oser, il faut que l’on croie en vous.

Ecrire, c’est déchiffrer le monde et tenter de le rendre plus cohérent, plus respirable, plus stimulant pour ses contemporains. Ecrire, c’est reprendre le pouvoir sur le temps qui use, qui édulcore et dilue les forces de l’enfance. Ecrire, c’est décider de toujours rester jeune – c’est-à-dire, de se renouveler sans cesse.

Les auteurs que vous allez découvrir ont d’ores et déjà relevé ce défi – et je sais qu’ils le gagneront, pour peu que l’écriture demeure leur boussole.