Faire sien un pays


Mademoiselle Mélanie CLASTRES (4e1)
Collège Auguste Blanqui (Puget-Théniers)


1er prix - Sarah

En novembre 1944, Sarah, jeune adolescente de seize ans, bénéficiait d'un physique d'une beauté éblouissante. Ses grands yeux noirs illuminaient sa figure d'ange. Ses cheveux bruns bouclés entouraient un visage très mince et expressif. Seulement, cette année là, il montrait une crainte, une frayeur démesurées. Sa peau mâte lui donnait une mine excellente. Son esprit renfermait une intelligence très sage et juste qui aurait pu battre celle d'un grand nombre de gens dans le monde. Pourtant, elle avait un " défaut " : elle était juive. Et pour sauver sa vie, elle devait se cacher dans une cave sombre et humide, infestée de toiles d'araignées, avec une odeur très spéciale qui pouvait plaire ou écœurer. Cette prison devait mesurer trente mètres carrés et arrivait à comporter un lit de pailles et une table de chevet en bois clair. Le plafond tombait en ruine et quelquefois, lorsqu'une personne marchait au-dessus, quelques petits morceaux s'effondraient. Mais malheureusement, cet endroit était la seule demeure de l'adolescente. Cette cave appartenait à M. Bernard Champort. Ce brave homme âgé de cinquante-cinq ans, parlait allemand grâce à son père qui l'avait appris lui-même de son père. Il avait combattu à la Première Guerre Mondiale. Mais, blessé par balle au genou, il n'avait pas pu se battre pour cette nouvelle tuerie. Il devait donc se déplacer, avec peine, à l'aide d'une canne. Depuis cet instant qui le bouleversa profondément, il détestait les allemands. Cela contribua dans sa générosité où il recueillit la petite Sarah qui avait frappé à sa porte avec un regard plein de désespoir et de tristesse. Il l'avait laissée entrer et elle lui avait expliqué qu'elle avait immigré avec sa famille en Allemagne douze ans auparavant. En grandissant là-bas, elle ne parlait que l'allemand. Puis, lorsque la Deuxième Guerre Mondiale a débuté, ils ont fuit à Paris. Seulement, les allemands ont occupé la France et ils se sont réfugiés clandestinement dans un train qui les a conduits à Nice. Mais ils ont été séparés et elle s'est retrouvée toute seule. Elle avait marché jusqu'à la porte du brave homme qui habitait en retrait de la ville. Sa maison se retrouvait totalement isolée et rien ne l'entourait à part la forêt et la plaine. Puis il l'avait abritée. Sachant que les allemands venaient tous les matins à 8 h 45 précises, il cachait la petite Sarah dans la cave par la trappe de la cuisine qui était dissimulée sous un tapis vert et rose. Le reste du temps, la jeune fille pouvait se promener dans la maison. Cette demeure contenait cinq pièces : une petite salle à manger avec une belle table en bois comportant les initiales B.C. et une magnifique cheminée en brique où un feu inondait la pièce de chaleur ; une cuisine légèrement plus grande avec un vieux four et un évier ; une chambre spacieuse avec un lit comme celui de Sarah ; un grenier plein de vieilleries poussiéreuses ; et une salle de bains avec une douche. Au XXIe siècle, cette petite maison nous paraît pauvre mais à cette époque, Bernard était l'un des plus riches et des plus chanceux. Il n'avait aucune famille et la compagnie de l'adolescente lui faisait beaucoup de bien et de plaisir.....

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